VIDÉO - Prix, qualité, bilan carbone : le match des fleurs françaises et étrangères

par T.A. | Reportage TF1 : Nathalie PELLERIN, Erwan DROUILLAC et Fabrice AMZEL
Publié le 4 novembre 2023 à 8h00

Source : JT 20h WE

Fleurs françaises ou fleurs étrangères ? Au moment d'acheter un bouquet, le choix n'est pas toujours facile pour les clients.
Si le prix des fleurs fluctue, la production française est bien moins polluante que celle étrangère, par exemple.
Pour y voir plus clair, le 20h a testé plusieurs critères pour les comparer.

Sur les étals, il est parfois difficile de les différencier. Fleurs françaises et fleurs étrangères se disputent le marché. Pour faire leur choix entre ces deux options, les clients interrogés assurent privilégier "la couleur, de la forme, plus que la provenance". "C'est mieux de consommer local plutôt que ça vienne d'ailleurs", estime de son côté une autre acheteuse. Notre équipe a testé ces deux types de fleurs pour déterminer lesquelles valent le plus le coup. 

La palme de la qualité revient à la fleur française

Premier critère : le prix. À variété égale, quel est le bouquet le moins cher ? Nous avons comparé dans une boutique parisienne. "Le bouquet français est à 22 euros, tandis que la botte hollandaise monte à 24 euros", souligne Nicolas Pavone, fleuriste. Conséquence : premier point remporté par les fleurs françaises. Mais attention, les prix fluctuent et tiennent dans un mouchoir de poche. "Au même moment, à la même saison et à qualité égale, on peut dire que les prix sont identiques en Hollande et en France, car c'est un marché mondial, ajoute Pascal Mutel, le président de l'union des fleuristes. Donc, en fonction que la demande soit très soutenue ou moins forte, ça fait augmenter les prix."

Deuxième paramètre étudié : la durée de vie de ces fleurs. Nous avons acheté les deux mêmes types de bouquets et les avons laissées à l'air libre, dans les mêmes conditions, pendant une semaine. Résultat : le bouquet français tient bien mieux la route. Après ces quelques jours, ses fleurs sont bien moins flétries. De nouveau, les fleurs françaises prennent de l'avance. Quel est leur secret ? "Ce sont des bottes de cinq à six tiges, qui seront vendues demain à Rungis, montre à notre caméra Didier Fossourier, horticulteur à Bruyères-le-Châtel (Essonne). La longévité de la fleur tient du moment où elle va être coupée et commercialisée. Plus ce temps va être court, plus la fleur tiendra."  

Des fleurs étrangères disponibles tout le temps, mais très polluantes

Didier cultive ses fleurs au rythme des saisons. En hiver, il n'en a donc plus aucune à vendre. Il faut dire qu'en France, les fleurs cultivées sous serre sont rares, à l'inverse des Pays-Bas. Là-bas, d'immenses exploitations font s'étendre sur des centaines d'hectares des fleurs roses, violettes ou jaunes. Elles poussent à tout moment de l'année et sont donc disponibles 365 jours par an. Pour cette offre permanente, un point revient donc aux fleurs étrangères. 

Mais les serres sont chauffées, climatisées et consomment une électricité plus polluante qu'en France. "Produire une fleur aux Pays-Bas va générer dix fois plus d'émissions de gaz que de produire cette fleur en France, décrypte Alexis Lepage, consultant carbone au sein du cabinet Sami. Aux Pays-Bas, on va utiliser beaucoup d'énergie fossile pour produire cette électricité, on va utiliser du charbon. En France, on utilise bien plus d'énergie nucléaire et renouvelable." Pour l'empreinte carbone, la France reprend donc un cran d'avance au tableau d'affichage de notre test. 

Qui remporte le match ?

Surtout, il ne faut pas oublier que ces fleurs étrangères font parfois un parcours impressionnant avant de parvenir sur les étals. Au marché de Rungis, des dizaines de poids lourds en transportent dans leurs coffres. En leur sein ? Des dizaines de roses, souvent bien trop emballées, provenant par exemple du Kenya, en Afrique. "Elles ont pris l'avion de Nairobi à Amsterdam, détaille Maxime François, grossiste sur le marché. Là-bas, elles ont été envoyées chez un logisticien, puis chargées par un transporteur." Soit encore 500 kilomètres de trajet par la route avant d'arriver à Rungis. 

Malgré ce piètre bilan carbone, les fleurs étrangères repartent à l'attaque avec un dernier atout : leur originalité et leur grande diversité. Aux formes atypiques, elles sont très surprenantes pour les clients. En comparaison, les fleurs françaises paraissent donc un peu classiques… Les fleurs étrangères marquent donc un dernier point et recollent au score. Pas suffisant pour battre la production hexagonale, qui l'emporte 3 points à 2 ! Ce ne sont pourtant pas les plus disponibles dans les rayons, car aujourd'hui en France, 9 fleurs sur 10 sont importées.


T.A. | Reportage TF1 : Nathalie PELLERIN, Erwan DROUILLAC et Fabrice AMZEL

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